jeudi 13 juin 2013

Chercheurs et pompiers bûchent sur les incendies

En Vendée, l'Université de Poitiers, le CNRS et les sapeurs-pompiers ont signé un partenariat. Objectif ? Mieux comprendre le feu pour mieux former et protéger les secouristes.
Pourquoi ? Comment ?
D'où est venue l'idée de ce partenariat ?

En 2012, Benjamin Batiot prépare une thèse sur la « dégradation thermique du bois ». Cet étudiant à Poitiers a aussi un frère sapeur-pompier volontaire qui lui signale que les soldats du feu vendéens s'entraînent, depuis 2005, dans des caissons où l'on reproduit les incendies. Son professeur, Thomas Rogaume, enseignant-chercheur, décide alors de se rapprocher du service départemental d'incendie et de secours vendéen.« Pour partager nos expériences et sortir aussi de notre milieu », sourit Thomas Rogaume.


Pourquoi signer une telle convention ?

Le partenariat signé entre les pompiers de Vendée, l'Université de Poitiers et le CNRS officialise des relations commencées il y a un an. Un travail en commun pour mieux connaître les contraintes thermiques et toxiques auxquelles les soldats du feu sont confrontés. « Les nouvelles normes d'isolation de nos habitations ont changé le « comportement » du feu, indique le colonel Montalétang. Les fumées sont confinées et les gaz peuvent s'enflammer au moindre appel d'air. » Ce sont « les fameux retours de flammes ». Le but de cette convention est « d'apprendre le feu », de lire son évolution. En analysant au mieux les risques encourus par les pompiers lors des incendies, on pourra adapter les futures tenues, voire les méthodes d'intervention.


Par quels moyens ?

Les caissons d'entraînements seront équipés d'appareils de mesures : capteurs, caméras thermiques, ainsi que de sondes... Ils analyseront les gaz, les fumées et leurs vitesses. Les sapeurs-pompiers seront également équipés de ces appareils. « Dans nos labos, nous travaillons sur des maquettes de 2 à 3 m3, indique Thomas Rogaume, également directeur de l'Institut des risques industriels. À La Roche-sur-Yon, les caissons d'entraînement font 30 à 40 m3. Ce sont des exercices plus proches de la réalité. »


Comment ça va se passer ?

Pendant trois ans, des exercices auront lieu en laboratoire à Poitiers, pendant que d'autres se dérouleront à La Roche-sur-Yon. « C'est un partenariat gagnant-gagnant, se plaît à dire Thomas Rogaume. À l'Université, nous travaillons les flux thermiques, les phases du feu, les champs de températures... » Tous ces résultats et statistiques seront enregistrés, analysés et partagés. Une dizaine de rencontres par an sont prévues.


Qui est concerné par l'expérience ?

À Poitiers, cinq étudiants en thèse et deux post-doctorats en sécurité incendie. Ils ont là un terrain de recherches. Côté pompiers, elle doit permettre d'affiner et de faire évoluer les formations. « Nous en organisons 50 par an, indique le capitaine Marc Pelletier. Elles sont suivies par 400 à 500 jeunes. »

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