samedi 22 janvier 2011

Historique des Sapeurs Pompiers de Paris

Pendant longtemps, la lutte contre l'incendie a été à la charge des habitants eux-mêmes ou bien des corps non spécialisés ; cette tâche fut donc confiée successivement au guet royal, au guet bourgeois, aux magistrats communaux. Les anciennes ordonnances de police de 1371, 1395 et 1400 imposaient aux propriétaires d'avoir en permanence un muid d'eau près de leur porte, mais ne donnaient aucune indication quant aux dispositions à adopter en cas d'incendie.
En 1524, le parlement de Paris ordonna que des habitants soient commandés chaque soir par le prévôt des marchands de Paris pour constituer le guet de nuit, que soient constituées des provisions d'eau dans chaque maison, et que des lanternes allumées soient mises aux fenêtres (premier éclairage public à Paris).
Le 7 mars 1670, une ordonnance de police imposa la présence au feu des corporations du bâtiment.
Le 31 juillet 1681, nombre de seaux et crocs fut distribués dans Paris et ses faubourgs, et déposés dans les couvents, chez les échevins, et chez les notables. Un dépôt central était situé à l'Hôtel de Ville, avec des dépôts secondaires indiqués aux habitants. Mais finalement, il n'y avait guère que les membres des communautés religieuses et des corporations du bâtiment aptes à intervenir, auxquels Louis XIV ajouta alors les Gardes suisses et françaises qui devaient « se porter à l'incendie à la première alerte ».
A cette époque, il y avait alors obligation de maintenir en bon état les puits et puisards, ainsi que tous les moyens de puisage. Cependant, les résultats n'étant pas ceux espérés, en 1699, pour remédier à cette situation, François Dumouriez du Perrier se fit accorder par privilège royal et pour trente ans la construction et la fourniture exclusive des pompes à incendie nouvelles avec boyaux de cuirs.
En 1716, François Dumouriez du Perrier est nommé par Louis XIV au poste de Directeur général des Pompes publiques pour remédier aux incendies, sans que le Public soit tenu de rien payer. Il devient le premier pompier professionnel de France.
En 1719, 17 pompes publiques sont réparties dans cinq quartiers de Paris, entretenues et manipulées par une quarantaine de gardiens et sous-gardiens, les premiers pompiers de Paris. Ils ne sont pas encore professionnels :
  • trois pompes dans le couvent des Augustins, tenues par Duhamel (serrurier), Herbain (potier), Quenet (menuisier), Laisné (cordonnier), Duhamel (menuisier), Monneton (serrurier), Corbonnot (serrurier) et Legrand (cordonnier) ;
  • trois pompes dans le couvent des Carmes, tenues par de La Potte (cordonnier), Pelletier (menuisier), Saintbon (menuisier), Pelletier (serrurier), Carel (menuisier), Baumail dit Montauban (cordonnier), Pied, et Jean (relieur) ;
  • trois pompes dans le couvent de la Mercy, tenues par Paris (cordonnier), Granger et Granger (cordonniers), Blanvillain (menuisier), Pilon (cordonnier), Vlu (cordonnier), Champion (tapissier) et Fendoré (cordonnier) ;
  • trois pompes aux petits Pères, tenues par Robert (cordonnier), Ferrand, Thibou (serrurier), Le Bret (maître brodeur), Lacour (cordonnier), Masson, Couillard, Compagnon (maître brodeur)
  • quatre à l’Hôtel de ville ;
  • une chez François Dumouriez du Perrier, rue Mazarine.
En 1722, Louis XIV fonde la Compagnie des Gardes des Pompes du Roy, toujours sous la direction de Dumouriez.
Huit brigades sont créées aux Augustins, aux Carmes, à La Mercy, aux Petits Pères, à La Trinité, aux Jésuites, à l'Oratoire, et aux Capucins. Les pompes sont réparties dans 21 dépôts. Chaque brigade est composée de septs hommes : un inspecteur, un brigadier, un sous-brigadier, deux gardes, et deux sous-gardes. Ils ne sont pas encore des professionnels du feu puisqu'ils exercent toujours leur métier de base (cordonniers, menuisiers, etc.) Dumouriez est secondé par son frère, lieutenant. En outre, quatre hommes sont nommés pour servir de Haut le pied (ou Avertisseurs). La première compagnie de pompiers de Paris comportait alors 62 hommes.
Dumouriez dirige la compagnie jusqu’à sa mort. Son fils lui succède.
À la suite de l’incendie de l’ambassade d’Autriche qui cause la mort d'une centaine de convives le 1er juillet 1810, Napoléon Ier charge le ministre de l’intérieur et le préfet de police de trouver une nouvelle organisation pour remplacer le corps des gardes pompiers. La proposition d’une formation militaire est retenue et officialisée par décret impérial du 18 septembre 1811. Il devient le Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris, le 18 septembre 1811, puis le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris en 1867. Il prend le nom de Brigade de sapeurs-pompiers de Paris le 1er mars 1967 en vertu du décret no 67-155 du 28 février 1967.
Si la devise des sapeurs pompiers français est Courage et dévouement, celle des sapeurs pompiers de Paris est Sauver ou périr.

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